1 |
Acheter chat en poche |
acheter ou recevoir qlq chose sans vérifier sa nature ou son état. L’ancienneté de cette expression est visible à l’absence de déterminants (le chat, le poche). De fait, elle apparaît dans les textes vers 1400. Poche y signifie « sac », d’ailleurs on trouve chat en sac chez Adamde la Halle. |
2 |
Après moi (nous) le déluge |
je me désintéresse (nous nous désintéressons) de ce qui arrivera après nous, même si c’est une terrible catastrophe. |
3 |
Boire (avaler) le calice jusqu’à la lie |
supporter une épreuve pénible jusqu’au bout. L’expression vient de l ‘Evangile rapprochée de la parole du Christ – mon âme est triste... |
4 |
Brûler (donner) de l’encens à (devant) qqn = flatter |
attestée au début du 18 siècle, l’expression, s ‘est effacée devant le verbe encenser, qui exprime lexicalement la même, métaphore. |
5 |
C’est la cour du roi Pétaud |
un lieu de désordre et d’anarchie. |
6 |
Cher comme poivre |
très cher. Voltaire parle de cette locution comme d’un ancien proverbe, les baies de poivrier avaient en effet cessé d’être une rareté. |
7 |
Chercher midi à quatorze heures |
compliquer inutilement une chose très simple. |
8 |
Dépouiller le vieil homme |
se défaire de vieilles habitudes ou d’habitudes néfastes. |
9 |
Être le dindon de la farce |
du Gard – être la victime du dupe. |
10 |
Faire des châteaux en Espagne |
projets chimériques et irréalisables. S’emploie généralement avec le verbe faire ou bâtir. |
11 |
Faire le Gille |
s’enfuir. L’origine de cette locution archaïque n’est pas très claire. |
12 |
Faute de Grives, on mange des merles |
quand on n’a pas ce qu’on souhaite, il faut savoir se contenter de ce qu’on a. |
13 |
Je m’(il, s’..) en lave les mains |
je m’en désintéresse, je dégage ma responsabilité. Laver ses mains, dans le même emploi, est chez Gerson. L’allusion évangélique qui comportement de Ponce Pilate est encore sentie. |
14 |
Jouer au chat et à la souris |
laisser des espoirs à une personne que l'on a vaincu d'avance. |
15 |
Gagner ses éperons |
obtenir une situation plus élevée prendre du galon. |
16 |
Il ne sait pas toutes les foires de champagne |
il est très ignorant. |
17 |
La pierre angulaire |
élément essentiel qui articule et structure en ensemble. |
18 |
La moche du coche |
Bazin – une personne qui s’agite inutilement en prétendant apporter une aide précieuse. On dit surtout : faire jouer la mouche du coche. |
19 |
Le bois tordu fait le feu droit |
ce proverbe signifie que certains défauts importent peu si le résultat est atteint. |
20 |
Le fil d’Ariane |
moyen de se diriger, de ne pas perdre la voie à suivre pour arriver à un résultat. Allusion mythologique au fil qu’Ariane donna à Thésée, et qu’il déroula à travers le labyrinthe en allant vers le Minotaure, ce qui lui permit de retrouver, son chemin pour s’enfuir. Le mythe évoque le rattachement à une source de vie (le Cordon ombilical) et sa ténuité. |
21 |
Le tallon d’Achille |
partie vulnérable (XVIII s. D’Alembert). Allusion mythologique au seul endroit où le bouillant héros de l’Iliade pouvait être blessé. |
22 |
Manger son pain blanc le premier |
profiter de circonstances favorables qui ne vont pas durer. |
23 |
Mauvaise herbe |
mauvais sujet, garnement, par analogie avec les plantes dont la trop rapide croissance gêne celle des plantes dites « utiles ». |
24 |
Maître Patelin |
personnage de fable. |
25 |
Mettre les chefs sur la fosse |
renoncer à la succession de quelqu'un. C’est du moins le sens que donnent à cette locution ancienne tous les recueils depuis Randle Cotgrave. |
26 |
Mourir d’une belle épée |
subir des dommages pour une belle cause. Un joueur qui fait un beaucoup de partie, écrit Furetière, dit : voilà mourir d’une belle épée (c-à-d, vous êtes battu, mais honorablement par un adversaire remarquable). |
27 |
Noeud gordien |
difficulté insurmontable, problème insoluble (début XVII). D’après la légende un noeud inextricable liait le joug au timon du char était conservé à l’abri du temple de Zeus, à Gordion, la capitale phrygienne Alexandre le Grand. |
28 |
Pleurer comme une Madeleine |
abondamment, par allusion à la pécheresse repartie qui inonda de ses pleurs les pieds du Christ. |
29 |
Pomme d’Adam |
saillie du cou de l’homme, formée par le cartilage thyroïde. |
30 |
Porter sa croix |
supporter des épreuves pénibles avec résignation. Cette expression du 16 siècle, utilise de nombreux passages des Evagiles. |
31 |
Proposer la botte à (une femme) |
celui propose de faire l’amour. |
32 |
Quart d’heure de Rabelais |
le moment où il faut payer. S’acquitter d’une dette |
33 |
Qui veut noyer son chien |
l ‘accuse de la rage « on juge sévèrement ce qu’on a décidé de supprimer, de détruire ». Si la forme interne du proverbe a varié, sa structure est restée la même depuis le 13 siècle où on disait : Qui veut noyer son chien l'accuse de la rage. |
34 |
Revenir à ses moutons |
revenir à son sujet à ce dont il est question. Comme les moutons de Panurge. Il s’agit d’une expression d’origine littéraire. C’est cette fois, la Farce de Maître Pathelin qui en la source. |
35 |
Rompre les chiens |
arrêter une discussion avant qu’elle ne dégénère, vient de la terminologie de la chasse. La forme transitive indirecte (rompre les chiens à qqn) est archaïque, elle signifiait cesser d’entretenir qqn. |
36 |
Se battre contre des moulins à vent |
contre des ennemis ou des difficultés imaginaires, par allusion au célèbre épisode où Don Quichotte prend des moulins pour des géants agitant leurs bras. |
37 |
S’en moquer, s’en ficher...comme de l’an quarante |
s’en moquer complètement. |
38 |
Sainte Nitouche |
personne qui joue innocence hypocrite et spécialement femme qui joue les prudes. |
39 |
Se parer des plumes du paon |
tirer vanité des mérites d’autrui. Sous sa forme actuelle, l’expression est empruntée aux fables de la Fontain, mais l’idée de la « parure », de l’ apparence flatteuse était déjà exprimée par plumes dans les belles plumes fort le bel oiseau, et se parer des plumes d’autrui. |
40 |
Sauter du coq à l’âne |
passage brusque dans la conversation d’une idée à une autre qui est sans rapport avec la première. |
41 |
Tirer les marrons du feu |
entreprendre pour le seul profit d’autrui quelque chose de risqué ou de difficile. |
42 |
Tu l’as voulu, Georges Dandin! |
exclamation par laquelle on attribue la responsabilité d’une situation désagréable à celui qui s’y est mis ; elle s’adresse le plus souvent à soi-même, comme c’est le cas dans Molière. |
43 |
Tomber dans les pommes |
l'apparition de cette expression est confirmée en 1889, mais l'origine réelle en est inconnue. |
44 |
Une pomme de discorde |
sujet de dispute de discussions (fin XVI s., d’Aubigné). Il s’agit de la pomme du jugement de Paris. |
45 |
Un mouton de Pamurge |
Proust – se dit des gens qui s’imitent niaisement les uns les autres. |
46 |
Une toile de Pénélope |
on dit d’une affaire qui commence toujours et ne finit point que c’est la toile de Pénélope – par allusion aux chants de l’Odyssée, où Pénélope obsédée de prétendants qui voulaient la contraindre à choisir un époux parmi eux, pour remplacer Ulysée prétendu mort, leur promet de faire un choix lorsqu’elle aura terminé la pièce de toile à filer à laquelle elle travaillai, mais fait durer indéfiniment l’ouvrage en défaisant la nuit ce qu’elle avait fait le jour. |
47 |
Voilà pourquoi votre fille est muette |
cette célèbre formule du Médecin malgré lui de Molière est devenue le type même des explications verbeuses et incohérentes, ou au contraire trop cohérentes, tautologies. |
48 |
Vous êtes orfèvre, Monsieur Josse |
votre conseil est intéressé. Réplique de l’Amour Médecin, de Molière. |